Rétrospective 2021

Le coup d'envoi de l'année festivalière 2021 a été donné lors du célèbre Sundance Film Festival, avec la présentation de quatre productions suisses des plus prometteuses. Outre le film d'animation LITTLE MISS FATE de Joder von Rotz et le court métrage documentaire helvético-portugais SPIRITS AND ROCKS: AN AZOREAN MYTH d'Aylin Gökmen, deux coproductions suisses, TAMING THE GARDEN et HIVE, y ont lancé leur carrière festivalière. 

Film documentaire helvético-germano-géorgien de la réalisatrice géorgienne Salomé Jashi (Mira Film Basel), TAMING THE GARDEN a été montré dans plus de trente festivals de renom aux quatre coins du monde, notamment lors de la Berlinale et de l'IDFA, et a été nominé tout récemment pour le prix du cinéma européen dans la catégorie Meilleur film documentaire. Quant à HIVE, de la réalisatrice kosovare Blerta Basholli, il a remporté le World Cinema Grand Jury Prize ainsi que le prix du public et le prix de la réalisation lors du Sundance Festival. En plus d'une belle carrière festivalière, ce film coproduit par le Kosovo, la Suisse (Alva Film Production), la Macédoine du Nord et l'Albanie, peut se targuer d'avoir été vendu dans une vingtaine de pays dont la Chine. HIVE est le candidat officiel du Kosovo dans la course aux Oscars. 

Des documentaires de haut rang

Avec le film documentaire APENAS EL SOL d'Arami Ullon (Cineworx Filmproduktion), c'est une autre coproduction suisse - avec le Paraguay cette fois - qui se trouve en lice pour les Oscars, dans la catégorie International Feature Film. Elle a par ailleurs été nominée en novembre comme Best Feature Film par la très prestigieuse International Documentary Association.

Sacré meilleur documentaire lors du Hot Docs Toronto, le film OSTROV – DIE VERLORENE INSEL de Svetlana Rodina et Laurent Stoop (DokLab GmbH) s'est également qualifié pour les Academy Awards dans la catégorie Documentary Feature. Autre documentaire suisse ayant eu beaucoup de succès dans les festivals du monde entier, DIDA est une histoire toute personnelle racontée par Nikola Ilić et Corina Schwingruber Ilić (Dschoint Ventschr Filmproduktion). Il a remporté le prix du public lors du DOK Leipzig.

Forte présence suisse lors de la Berlinale

Un nombre considérable de films suisses figuraient au programme de la Berlinale, organisée cette année en deux temps avec un événement en-ligne réservé aux professionnel·les de la branche en hiver, et des projections publiques et remises de prix en été.
AZOR, le premier film d'Andreas Fontana (Alina film; Suisse, Argentine, France), a ainsi été présenté dans la section Encounters tout comme DAS MÄDCHEN UND DIE SPINNE de Roman et Silvan Zürcher (Beauvoir Films), qui a remporté le prix de la meilleure réalisation ainsi que le prix FIPRESCI. LA MIF de Frédéric Baillif (Fresh Prod) a obtenu quant à lui le Grand prix du jury pour le meilleur film dans la section compétitive Generation 14plus. Pour ces trois films, la Berlinale a marqué le début d'une vaste carrière festivalière ainsi que de nombreuses ventes à des distributeurs du monde entier. 

Au programme de la section Berlinale Special, le film de science-fiction germano-suisse de Tim Fehlbaum, TIDES (coproduit avec Vega Film), a été récompensé par quatre Lola lors du Deutscher Filmpreis qui s'est tenu en octobre. 

Films d'animation et courts métrages étonnants

Plusieurs courts métrages ont été présentés en compétition lors du Festival du film d'animation d'Annecy, qui s'est déroulé sous forme hybride cette année. Ils sont devenus de véritables succès festivaliers au fil des mois. C'est le cas par exemple de DARWIN'S NOTEBOOK de Georges Schwizgebel (Meilleur court métrage lors du Prix du cinéma suisse), de SWEET NOTHING de Marie Kenov et Joana Fischer, de DANS LA NATURE de Marcel Barelli ou encore du film ÉCORCE de Samuel Patthey et Silvain Monney, qui a remporté le Cristal du court métrage à Annecy. ÉCORCE et le film omnibus ONLY A CHILD de Simone Giampaolo, un véritable succès mondial, se sont tous les deux qualifiés pour les Academy Awards dans la catégorie Animated Short Film.

Les courts métrages d'animation ne sont pas les seuls à s'être distingués cette année. D'autres films se sont qualifiés pour la course aux Oscars, à savoir le film CHUTE de Nora Longatti, déjà primé à Locarno, ALA KACHUU de Maria Brendle, ainsi que le court métrage DEINE STRASSE de Güzin Kar, qui a fait beaucoup parlé de lui et qui figure déjà sur la shortlist pour les Cinema Eye Honors.

Montré pour la toute première fois lors de la Semaine de la critique à Cannes, ÜBER WASSER de Jela Hasler figurait au programme de nombreux festivals en 2021. Il a aussi été désigné comme candidat du festival international du court métrage de Winterthour pour les European Film Awards.

Cannes, Locarno, Venise

Pour la version hybride du festival de Cannes qui s'est tenue cette année, SWISS FILMS a assuré sa présence par un stand virtuel lors du Marché du film et par l'envoi d'une petite délégation sur place. Premier long métrage de fiction d'Elie Grappe (Point Prod), OLGA a fêté sa première mondiale lors de la Semaine de la critique. Vendu dans plus de 20 pays déjà, il a été sélectionné comme candidat officiel pour représenter la Suisse dans la course aux Oscars. 

Une quarantaine de productions suisses ont été sélectionnées pour le festival du film de Locarno - qui a pu se dérouler à nouveau sans restrictions cette année -, montrées pour la plupart dans le cadre du programme suisse First Look préparé en partenariat avec SWISS FILMS. Le film de fiction SOUL OF A BEAST de Lorenz Merz (Hesse Film) a fêté sa première mondiale en compétition internationale, et deux autres films figuraient au programme de la section compétitive Cineasti del presente: la fiction helvético-géorgienne WET SAND d'Elene Naveriani (maximage) et ZAHORÍ de Marí Alessandrini, une coproduction entre la Suisse (Le Laboratoire Central), l'Argentine, le Chili et la France. Par ailleurs, MONTE VERITÀ de Stefan Jäger (tellfilm), coproduction germano-helvético-autrichienne, a été montrée en première mondiale sur la Piazza Grande.

Deux films documentaires ont été présentés lors de la Semaine de la critique: STAND UP MY BEAUTY de Heidi Specogna (Fama Film) et la coproduction minoritaire A THOUSAND FIRES de Saeed Taji Farouky (Koproduktion Akka Films), qui a ensuite été sélectionnée pour la compétition de l'IDFA. 

Le festival de Venise, qui s'est déroulé dans des conditions presque normales, a accueilli un grand nombre d'œuvres en provenance de Suisse et plus particulièrement du Tessin. Quatre films ont été présentés lors des Giornate degli Autori: HUGO IN ARGENTINA de Stefano Knuchel (Fiumi Film) ainsi que les coproductions minoritaires CAVEMAN –  THE HIDDEN GIANT (Contrast Film), FELLINI E L'OMBRA (Célestes Images) et MADELEINE COLLINS (Close Up Films). 

Avec ARIAFERMA de Leonardo di Costanzo (Amka Films Productions), en sélection officielle, et MOTHER LODE de Matteo Tortone (C-Side Productions), montré dans le cadre de la Settimana Internazionale della Critica, ce sont deux autres coproductions minoritaires avec réalisation italienne qui étaient au programme à Venise.
CAVES, le documentaire en réalité virtuelle de Carlos Isabel (Ensemble Film), a été présenté dans la section compétitive Venice Virtual Reality.

Autres carrières festivalières remarquables

Les films suisses ne se sont pas contentés de briller dans les festivals les plus réputés. Ils ont également fait sensation dans d'autres festivals internationaux aux quatre coins du globe: SAMI, JOE UND ICH de Karin Heberlein (Abrakadabra Films), THE SAINT OF THE IMPOSSIBLE de Marc Wilkins (Dschoint Ventschr Filmproduktion), ATLAS de Niccolò Castelli (Imagofilm), NACHBARN de Mano Khalil (Frame Film) ou encore VIDA COMIENZA, VIDA TERMINA de Rafael Palacio Illingworth (Nora Films), pour n'en citer que quelques-uns.

L'année festivalière se termine ces jours-ci avec Les Arcs Film Festival, qui propose un Focus Alpes ainsi qu'une soigneuse sélection de films suisses plus ou moins récents.

Les cinémas, premières victimes de la pandémie

Alors que les festivals ont su se frayer un chemin à travers la pandémie en mettant en place des éditions hybrides et des mesures de protection, les cinémas ont été touchés de plein fouet partout dans le monde, avec des salles restées fermées parfois pendant des mois. Bien que les cinémas aient pu redémarrer leur activité dans le courant de l'année, ils n'ont pas retrouvé leur audience d'avant la pandémie, en dépit de films à succès tels que James Bond. 

Si de nombreux films suisses se sont bien vendus à l'étranger en 2021, la situation reste encore tendue, avec beaucoup de sorties reportées à 2022 et des conséquences inévitables: un faible nombre de sorties internationales de films suisses et des entrées en net recul.

Nouveaux visages chez SWISS FILMS

Plusieurs changements ont eu lieu chez SWISS FILMS cette année. En janvier, Catherine Mühlemann, spécialiste médias et entrepreneuse, a pris la présidence du Conseil de fondation; elle a été rejointe récemment par Christoph Daniel, distributeur et producteur suisse, en qualité de vice-président. Personne de réseau au profil interdisciplinaire à la croisée du cinéma, des médias numériques et de l'innovation, Nicola Ruffo a pris ses fonctions de directeur en juillet.
SWISS FILMS est l'agence de promotion du cinéma suisse. Par des mesures de soutien ainsi que des activités de conseil et de communication, SWISS FILMS renforce la présence du cinéma helvétique au niveau international, sur mandat de l'Office fédéral de la culture. Fondation de droit privé, SWISS FILMS dispose de deux bureaux, à Genève et à Zurich.